Votre enfant semble épuisé dès le matin, a du mal à se concentrer, se plaint de fatigue ou de maux de tête à l’école ? La fatigue chez les enfants d’âge scolaire est bien plus fréquente qu’on ne l’imagine… et rarement anodine. Chaque semaine, je rencontre des enfants très fatigués, quel que soit le moment de la journée. Et cela m’inquiète : comment un enfant peut-il apprendre, mémoriser, ou simplement prendre plaisir à être à l’école s’il lutte chaque jour contre l’épuisement ?
Cette fatigue perturbe l’humeur, bloque les apprentissages et finit par grignoter la confiance en soi. Dans cet article, je vous propose d’explorer les causes fréquentes de cette fatigue scolaire… et surtout, des pistes simples et concrètes pour accompagner votre enfant vers plus d’énergie et de sérénité.
Les causes possibles de cette fatigue
1 – Le manque de sommeil
De nombreux enfants dorment trop peu ou dorment mal. Difficultés d’endormissement, endormissement tardif, réveils nocturnes, cauchemars… sont autant de freins à un sommeil réparateur. Le besoin de sommeil varie selon l’âge, mais un enfant de 6 à 12 ans a besoin en moyenne de 9 à 12 heures de sommeil par nuit selon l’American Academy of Sleep Medicine (2016). Une dette de sommeil chronique nuit aux capacités attentionnelles et au contrôle des émotions.
2- Des apports alimentaires insuffisants
Un enfant qui commence sa journée sans petit-déjeuner, ou avec un repas sucré (jus, céréales raffinées, pain blanc) va connaître un pic de glycémie, suivi d’un effondrement énergétique en milieu de matinée. Ces fluctuations glycémiques nuisent à la stabilité de l’attention et à la mémoire de travail (Micha et al., 2017). À cela s’ajoute parfois un déjeuner trop léger à la cantine, ou partiellement consommé parce que « ce n’était pas bon » ou « je n’avais pas le temps ».
Résultat : un organisme en panne de carburant, alors que les apprentissages, eux, demandent beaucoup d’énergie, notamment du glucose, principal substrat énergétique du cerveau.
3- Le stress
La fatigue peut aussi être émotionnelle. Un enfant stressé ou en échec se fatigue plus vite car son cerveau est en vigilance constante. Cette hypervigilance, liée à une activation excessive du système nerveux autonome et de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, épuise les ressources de l’organisme. Le cerveau se bat pour rester concentré, pour gérer les émotions, pour éviter de décevoir. Cette dépense invisible est énorme.
Quel est l’impact sur les apprentissages ?
👉Une attention qui décroche
Le cerveau fatigué n’arrive pas à filtrer les informations. L’enfant se laisse distraire, a du mal à rester concentré, et passe à côté des consignes ou des explications importantes. La fatigue altère les fonctions exécutives, essentielles à l’attention soutenue et à l’organisation mentale.
👉 Une mémorisation altérée
C’est pendant le sommeil que le cerveau trie, classe et consolide les apprentissages de la journée, notamment au cours du sommeil lent profond et du sommeil paradoxal. Un sommeil insuffisant, agité ou de mauvaise qualité perturbe ce travail de consolidation mnésique. Et sans ancrage, les efforts de la journée s’évanouissent.
👉 Une motivation en berne
La fatigue engendre aussi un retrait, une démobilisation : “j’y arrive pas”, “c’est trop dur”, “j’ai mal à la tête”. L’enfant se décourage, doute de lui, et perd le plaisir d’apprendre. La motivation, comme l’attention, dépend en partie du bon équilibre des neurotransmetteurs cérébraux — équilibre qui peut être perturbé par un manque de sommeil ou des carences nutritionnelles.
Que pouvez-vous faire dès maintenant ?
✔ Instaurer une routine du soir
Évitez les écrans au moins une heure avant le coucher, proposez un moment calme (lecture, jeu doux, bain tiède, massage, petite discussion intime) et veillez à une heure de coucher régulière, même le week-end. Je vois régulièrement des enfants dont l’heure du coucher est retardée parce qu’il n’y a pas classe le lendemain or cela dérègle l’horloge interne. Le rythme veille/sommeil est régulé par la lumière et par la régularité des horaires. Un coucher irrégulier perturbe la sécrétion de mélatonine, hormone clé de l’endormissement. Vous trouverez ici quelques idées pour mettre en place des routines avec votre enfant.
✔ Repenser le petit-déjeuner
Optez pour un petit-déjeuner protéiné et rassasiant : œuf, tartine de pain complet avec purée d’amandes, yaourt nature avec graines de chia ou de lin… plutôt que du tout sucré. Cela évite les hypoglycémies en cours de matinée et favorise l’éveil, la concentration, et la stabilité de l’humeur.
✔ Observer et dialoguer
Soyez attentif aux signes de fatigue : bâillements fréquents, cernes, irritabilité, ralentissement. Et surtout, parlez-en avec votre enfant : “Comment te sens-tu ce matin ?”, “Tu te sens reposé ou encore fatigué ?” Ces échanges aident à mettre des mots sur les sensations, et à ajuster les routines ensemble. Certains enfants n’osent pas dire qu’ils sont fatigués. Or, c’est primordial d’écouter les signaux du corps : l’irritabilité et les plaintes physiques sont souvent le langage de la fatigue chez l’enfant.
Pour conclure…
La fatigue n’est jamais un détail. Elle est souvent le premier signe d’un déséquilibre à réajuster. En l’écoutant, on peut prévenir bien des difficultés scolaires et émotionnelles.
Si vous sentez que votre enfant est souvent fatigué, irritable ou démotivé, il est peut-être temps de faire le point sur son sommeil, son alimentation ou son environnement émotionnel.
👉 Je vous propose d’en discuter ensemble, lors d’une consultation en cabinet ou en téléconsultation. Nous prendrons le temps de comprendre ce qui se joue pour votre enfant… et de mettre en place les premières actions pour l’aider à retrouver énergie, attention et confiance.